6 avril 1908

Le concert de « la Chaumontaise »

Tout Chaumont s'était donné rendez-vous, samedi soir, au concert offert à ses membres honoraires par notre sympathique société de gymnastique. Malgré les débats sensationnels qui se déroulaient en même temps à la Cour d'assises, et qui pouvaient faire redouter la désertion d'une partie du public, un grand nombre de spectateurs se pressaient dans la salle du Théâtre, coquettement décorée pour la circonstance, et la soirée fut un véritable triomphe pour ses organisateurs.

À 8 h 30 précises, le rideau se lève, tandis que retenti la sonnerie Au Drapeaul'Etendard. Monsieur Chouard présente la Chaumontaise au grand complet, pupilles et fillettes compris, tandis que les spectateurs font une véritable ovation au sympathique directeur et à ses zélés auxiliaires. exécutée par

Le spectacle commence aussitôt. L’ Etendart, sous l’habile direction de Monsieur Simonnot, exécute une brillante Marche triomphale,  qui trouve auprès du public le succès que les Chaumontais ne marchandent jamais à leurs vaillants trompettes. Puis les fillettes de la Chaumontaise exécutent des mouvements d’ensemble avec une précision qui fait le plus grand honneur à Mlle Chouard, leur directrice infatigable. Comme toujours, cette partie du programme- la plus gracieuse, sinon la plus intéressante- fait les délices des spectateurs. Qu’il nous soit permis de présenter à Mlle Chouard nos sincères compliments pour les résultats remarquables qu’elle est parvenue à obtenir.

Une part moins importante que dans les concerts précédents était réservée à la musique d’art proprement dite. Nul ne saurait s’en étonner puisqu’il s’agissait enfin de comptes d’une soirée de gymnastique. Quand nous aurons dit que cette partie du programme avait été confiée à Mlle Odette Girardot, nous croyons inutile d’insister et d’ajouter que l’éminent professeur à fait montre, une fois de plus, de ses merveilleuses qualités.

À deux reprises, dans la Truite de Schubert et dans la difficile Rapsodie, de Liszt, il nous a été donné d'apprécier la délicatesse de doigté de la remarquable pianiste, qui s'est révélée, une fois de plus, une virtuose du clavier.

Mais voici venir la Chaumontaise. C'est par les barres parallèles que commencent les artistes de Monsieur Chouard, est déjà des applaudissements nourris saluent leurs difficiles exercices : rétablissements de toutes sortes, perches en l'air, etc.. Que sera-ce lorsque nous arriverons aux Pyramides, qui constituent comme on sait la spécialité  du dévoué directeur ? aussi le public de lui ménage-t-il pas les témoignages de sa satisfaction. On peut dire que Monsieur Chouard a été le véritable triomphateur de la soirée, et certes, si jamais triomphe fut mérité, il faut le reconnaître que c'est bien celui-là.

Un concert de se comprendrait guère à Chaumont sans la participation de l’Harmonie. Deux morceaux des mieux choisis et du plus bel effet -- une Fantaisie sur Carmen et Sainte-Cécile, ouverture par Léon Chic -- on fourni à nos musiciens et à Monsieur Gachon, le sympathique chef, l'occasion de recueillir les bravos enthousiastes que valurent à celui-ci sa direction habile, à ceux-là leur irréprochable exécution. Tour à tour nous avons remarqué les soli de trombone par M. Gailac, de baryton, par M.Labarre, de piston, par M.Clausel de clarinette, par M. Simonnot.

Témoignage :

Voici le portrait sur une histoire peu commune, qui amènera une nouveauté dans l’histoire du développement de la gymnastique aérobic.

C’est l’histoire de 10 jeunes étudiants de Licence 3 (STAPS et Pluridisciplinaire) qui lors de leurs cursus commun en 2005-2006 de L2 STAPS ont découvert l’activité Aérobic. Leur enseignant Mr David GayPeiller (directeur technique régional, ex entraîneur de l’équipe de France et jury international), impressionné par le talent révélé de ces jeunes athlètes STAPSIENS, décide en octobre 2006, de créer une équipe universitaire de gym aérobic afin de les faire concourir au sein de la ligue FFSU (Fédération Française de Sport Universitaire).

Ainsi une équipe de 10 étudiants (dont je fait parti), motivés par cette activité qui leur était inconnue il y a peu, se dessine. Afin de renforcer notre expérience et de mieux nous préparer à la compétition nationale FFSU, David Gaypeiller décide de nous faire participer à la compétition régionale d’aérobic (toutes catégories).  A la suite de cette compétition l’équipe devient 1^er challenger toutes catégories confondues ! Etonnement général au sein de l’équipe.

 Porté par la joie et les bonnes critiques extérieures, David GayPeiller notre entraîneur, nous propose les portes du championnat de France Fédéral d’Aérobic ! Une chance inouïe pour nous, alors même qu’on se croyait d’un niveau risible, nous voilà tenté par une expérience unique : les championnats de France. Après le championnat de France FFSU à Strasbourg auquel nous ne sommes pas allés car il n’y avait pas assez d’équipes participantes, nous avons doublé les entraînements, modifié la chorégraphie, adapté les tenues et multiplié les représentations devant public.

Après de nombreuses recherches de partenaires financiers, subventions et sponsors, nous ne serons finalement ni reconnu financièrement par notre propre club universitaire (RUC, Reims Université Club) ni  subventionné par le Conseil Général de la Marne. La seule source de financement trouvée sera une entreprise acceptant de nous financer les tenues hommes. C’est donc par nos propres moyens matériels et financiers que nous avons décidé de descendre sur Rodez pour le Championnat de France d’aérobic le 12 et 13 Mai 2007.

 

Pour la première fois dans l’histoire de la FIG (Fédération Internationale de Gymnastique), une équipe universitaire aura le droit de participer à ce championnat. Une section universitaire à notre effigie sera créée. Nous serons ainsi classés en section universitaire comme étant pour cette première année seul concurrent, puis classés parmi la catégorie des Challenges Senior, une catégorie regroupant 31 équipes.

 

Lors de cette compétition nous avons effectué 2 passages :

 

-          Le premier passage nous apportera, suite à un couac, une note de 15,4 / 20. Une note nous classant 25^ème sur 31, dû à une malheureuse erreur de la part d’une fille de notre équipe (une fille qui pourtant était l’une des rares à ne s’être jamais trompé, ni aux entraînements, ni en représentation, une erreur que l’on n’explique pas, une erreur que l’on ne comprend pas). Suite à ce couac où elle même n’a pas compris ce qui s’était passé, nous décidons alors de redoubler d’efforts pour notre deuxième passage.

 

-          Pour ce deuxième passage, nous entrons sur la scène, confiants, sereins et déterminés. Au signal de l’une de nos camarades, nous montons nos bras, symbole d’une posture de départ déjà synchronisée, le Bip retentit, et là … une énergie débordante, un groupe pulsé, heureux, envieux et une rage de vaincre envers le jury afin de prouver notre valeur et notre place au sein de cette compétition. Une unité de groupe quasi parfaite nous vaudra la note de 18,3 / 20, l’un des meilleurs passages de la compétition dans notre catégorie.

 

-          Au final c’est une 14^ème place qui nous attendra sur 31 équipes, mais avec le sentiment du premier passage en travers la gorge car aux vues des résultats, une note de 17,4 au premier passage nous aurai valu la 6^ème place, une note largement accessible si nous avions fait une première prestation « sans couac » .

David GayPeiller nous dira par la suite que selon certains avis professionnels, nous faisions partie des 4 meilleures équipes de notre catégorie. Nous  retenons tous de cette expérience une immense joie d’avoir participé, des émotions très fortes, un esprit d’équipe, unis et soudés. C’est une expérience que l’on souhaite à tous les adeptes de sports et surtout de gymnastique, d’une part pour les conditions exceptionnelles du championnat, mais aussi et surtout pour l’intensité des émotions et sentiments que ce championnat engendre. La section universitaire est créée, nous espérons que dans les années à suivre les concurrents se multiplieront.

 

Une histoire qui ne s’arrêtera peut-être pas pour nous, ce championnat, en réunissant l’équipe d’un point de vue relationnel, n’a fait que renforcer notre désir de poursuivre cette aventure. Donc à l’année prochaine, et peut être vous y verrai-je ?

 

Jordane Paquet, Licence 3 STAPS Reims