Petit Champenois 9 mai 1910

Une soirée gymnique

La Chaumontaise avec le concours de l’harmonie Chaumontaise , de l’Etendard Chaumontais offre une soirée à ses membres honoraires

Ce n'est point de ce jour que nous connaissons monsieur Chouard et ses élèves, c'est-à-dire La Chaumontaise. Aussi, la réussite de la plus parfaite de la soirée de samedi dernier ne nous a nullement surpris.

Le public connaissait la sûreté de la méthode du maître ; il ne doutait point du zèle, du dévouement des gymnastes quelques soit leur âge ; de leur esprit de discipline ; il était certain d'avoir devant ses yeux un spectacle gymnique irréprochable, c'est en foule qu'il vint au théâtre. Nous avons encore sous les yeux la bonne figure d'un vieillard qui avait perdu sa carte et qui pour entrer, dit avec un tel sentiment de satisfaction : « mon petit-fils travaille » qu'immédiatement on lui chercha une place. Hélas ! Il y en avait plus. Toute la soirée, le vieillard reste debout pour admirer la souplesse, la force de son petit-fils.

Ce sentiment d'admiration se comprend et s'explique. Il en est de même du sentiment d'admiration de toute l'assistance pour La Chaumontaise en général. La section des pupilles dans ses exercices d'ensemble ; la section des adultes à la barre fixe et aux barres parallèles ; les grands, les forts, les types costo – qu’on nous passe cette expression -- dans leurs pyramides et leurs poses plastiques, ont été vraiment superbes. Adresse, force, souplesse se révélèrent aux applaudissements du public. Nous devions cependant avoir autre chose à applaudir : la grâce représentée par un essaim de jeunes filles qui ne dédaignent point les exercices physiques, qui leur demandent le développement dans leurs muscles. Deux fois elles sont apparues sur la scène, tantôt dans mouvement d'ensemble avec bâtonnets, tantôt dans des exercices aux échelles jumelles ; deux fois elles reçurent une ovation des plus justifiée.

Bravo ! Mesdemoiselles, mais ne développez point trop de force physique cependant ; vos futurs maris pourraient s'en plaindre.

……GT

Petit Haut Marnais 9 mai 1910

La fête de gymnastique

Le théâtre était plein, avant-hier soir. Une fois de plus, le public Chaumontais avait à coeur à témoigner à l'excellente société de gymnastique La Chaumontaise tout l'intérêt qu'il lui porte.

De son côté, une fois de plus également, la Chaumontaise prouvera à nos concitoyens que les marques de sympathies qui lui sont prodiguées, elle les mérite amplement.

La fête de samedi dernier fut, en effet, des plus réussies et je ne saurais vraiment dire laquelle des deux, de la partie exercices ou de la partie concert a recueilli le plus d'applaudissements.

À tout seigneur, tout honneur et puisque c'est notre brave société de gymnastique qui nous offrait cette soirée, commençons par elle, la série des compliments -- nous tâcherons d’en avoir pour tout le monde.

Dans leurs exercices d'ensemble, les pupilles ont excellé, montrant ce qu'ils seront demain : les dignes frères des adultes. Ceux-ci nous ont donné la mesure de leur force en même temps  que de leur souplesse, que ce soit aux barres fixes ou parallèles.

Côté fillettes, de sincères félicitations sont à adresser. Les exercices avec batonnets et aux échelles jumelles ont été parfaitement réussis.

Et pour clore la première et la seconde partie, les pyramides et les pauses plastiques brillamment exécutées ont été un vrai régal pour les yeux des spectateurs que charme toujours, partout où elle se produit, cette heureuse alliance de la force musculaire du jeune homme et de la gracieuse souplesse de la jeune fille.

L’Harmonie des l'Etendard Chaumontais  « donnait » avant hier, comme toujours. Le public ne s’en est certes pas pleint. Il ne peut que demander de nombreuses fêtes semblables pour avoir le plaisir d'entendre quelquefois de plus les deux excellentes sociétés musicales. C'est, n’est-il pas vrai ? le meilleur éloge tel qu'on en puisse faire.

Une mention spéciale s'impose pour que Mlle Georgette Boni une gracieuse jeune fille qui, avec un sentiment musical déjà très prononcé, a fort bien détaillé Le Charme , de G.Vivier et Supprême supplication de Peiffer. En travaillant, Melle Boni de manquera pas de réaliser…. son rêve, si comme toute jeune fille, elle en a un.

Le programme portait encore : M.Sivadon, dans son répertoire. Le répertoire de M.Sivadon est des plus gais et M.Sivadon lui même est des plus amusants. Avec cela, ne vous étonnez le succès de fou rire qu'il cherchait et a justement remporté.

Le commissaire est bon enfant terminait cette charmante soirée.

Le patronage laïque s'était mis gracieusement à la disposition de la Chaumontaise et ce furent ses jeunes artistes qui jouèrent avec brio la comédie si drôle de Courteline.

Messieurs Fevre, Tissier, Descouture et Soleil ont tenu avec animation leurs rôles respectifs et comiques, qu'on me permette de noter particulièrement le talent -- un vrai talent de professionnel -- de M. Biget, qui remplissait l'emploi du commissaire es celui de M. Devoitine un Fioche désopilant.

Mlle Marie Martin était une inimitable Mme Fioche et nous la complimentons sans réserves de la compréhension qu'elle a eue de son rôle.

Tout au long de cette soirée, les applaudissements n'ont pas cessés de retentir dans la salle. Il ne pouvait être de meilleur encouragement  pour les artistes et gymnasiarques que pour leur chefs, notamment pour M. Chouard, directeur de la gymnastique et pour Mlle Chouard qui l’assiste efficacement près de la section de fillettes.

Deux bouquets ont été remis, l'un a Mlle Georgette Boni, l'autre a Mlle Marie Martin. C'était la conséquence naturelle et galante  des bravos qui les avaient accueillies.

M. Porcher tenait avec maîtrise le piano d'accompagnement. Il ne saurait le tenir autrement.

En résumé : excellente soirée que résume imparfaitement ce compte-rendu.

L'agent de service.

2 juin 1909

La Chaumontaise au concours d'Angers

Comme il était facile de le prévoir, notre société de gymnastique s'est montrée, une fois de plus, à la hauteur de sa réputation.

Le succès qu'elle a remporté dimanche à Angers est sans précédent. Il n'en pouvait, du reste, être autrement sous la direction d'un maître tel que M. Chouard.

Voici la liste des récompenses obtenues par les gymnastes de la Chaumontaise :

Concours simultané : prix d'excellence.

Ensemble avec engins : prix d'excellence.

Instruction militaire : premier prix.

Tirs en section : premier prix.

Course en section : prix d'excellence.

Tir individuel : Maréchal, 14e prix d'excellence.

Tir membres associés :Hiérard, 31e prix.

Championnat athlétique : (prix simple) Hiérard.

De tels résultats parlent assez éloquemment pour que nous croyons inutile de renouveler à M. Chouard et à ses élèves les félicitations que nous leur avons tant de fois adressés.

Dans la journée d'hier, plusieurs gymnastes étaient déjà de retour à Chaumont.

8 mai 1909

Le concert-Soirée de la Chaumontaise

La soirée offerte samedi par la société de gymnastique la Chaumontaise a obtenu son succès coutumier.

Dès l'ouverture des portes, une foule nombreuse se pressait aux abords de notre vieux théâtre, et moment de la lever du rideau, on n'aurait pu trouver une place vide dans la salle. On sait en effet quelle faveur nos  concitoyens témoignent en toute occasion à leur vaillante société.

De plus, l'Harmonie, plusieurs artistes amateurs et la section théâtrale du patronage laïque avaient promis leur concours. En fallait-il davantage pour assurer le succès ?

Suivant l'habitude, c'est l'Harmonie Chaumontaise qui ouvre le feu en attaquant un brillant pas redoublé, le Troubadour enlevé avec le brio qui caractérise nos musiciens. Des applaudissements nourris saluent M. Gachon, le sympathique directeur, et sa troupe d'artistes. Puis la section de pupilles de la Chaumontaise tout fait assister à de remarquables exercices d'ensemble, exécutés avec une précision qui fait auteur tout à la fois aux jeunes élèves et à M. Chouard.

Nous avons à maintes reprises fait ici l'éloge de M. Chouard. Y revenir serait presque superflu. La soirée d'avant-hier a ajouté un triomphe de plus à la liste déjà longue des précédents.

Au numéro trois du programme, une gracieuse surprise était réservée aux spectateurs, nous voulons parler du concours de Mlle Georgette Bony, l'artiste préférée des Chaumontais. Cette attraction sensationnelle -- qui ne figurait pas au programme -- a été accueillie avec une satisfaction qui est devenue de l'enthousiasme lorsque  Mlle Georgette Bony, de sa voix cristalline, eu fait entendre une délicieuse romance de Massenet, Ouvre tes yeux bleus, ainsi qu'une mélodie charmante Canta ! Canta !

Les acclamations redoublent lorsqu'en se retirant sous les applaudissements, Mlle Bony reçoit des mains de M. Chouard une superbe gerbe de fleurs.

Le tour de nos gymnastes revient ensuite. Cette fois, c'est la section d'adultes qui fait applaudir aux barres parallèles ses difficiles -- nous devrions dire périlleux -- exercices. Tous ces jeunes gens font preuve d'une adresse est d'une de force peu communes, qui dénotent de la part du maître une habileté consommée, de la part des élèves un entraînement patient et laborieux. M. Chouard et ses élèves nous permettront de leur renouveller ici nos sincères félicitations.

Avec un amusant monologue, Le doigt de pied de Saint Guignolet, M.Thévenot met l'auditoire en gaîté et fait apprécier son réel talent excellent diseur, puis la section d'adultes de la Chaumontaise revient se faire applaudir dans ses exercices d'ensemble avec barres. Après quoi une ovation est faite à la petite personne de M. Georges Fevre, l'artiste de huit ans déjà célèbre sur notre scène. Deux chansonnettes monologues, Le coq de Pontoise et Chirurgie moderne sont débitées par lui avec une verve incroyable. Nous avons déjà dit ce que nous pensions de ce tout jeune débutant : il s'est montré encore une fois à la hauteur de sa réputation précoce, mais bien méritée.